Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/18

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Dans ime autre circonstance, la sévérité outrée du maître des novices de Vaugirard et celle du directeur des écoles de Saint-Sulpice excitèrent des plaintes dont l’écho retentit jusqu’à l’archevêché ; l’on rendit, des torts des deux frères, responsable leur supérieur, non point sans quelque apparence de raison, car, disait-on, il n’avait pu les ignorer, ce qui était vrai. Mais l’abbé de la Salle avait jugé ces plaintes exagérées ; u il croyait aussi que le bon gouvernement demandait qull ne parût jamais donner gain de cause aux inférieurs de peur d’affaiblir l’autorité. Ainsi, d’un côté, il exhortait à l’obéissance, à l’humilité, à la patience, à l’observation des règles ; de Tautre, il avertissait le frère directeur d’avoir plus de douceur et de condescendance, de dissimuler à propos ; il lui faisait voir les inconvénients funestes d’une sévérité qui ne connaît point d’égards, qui s’en tient toujours rigoureusement à la lettre. Ces avertissements avaient leur effet ; mais il n’était pas de longue durée. » Dans cette «circonstance, M. de la Salle reçut une grande consolation de l’affection toute filiale que lui témoignèrent ses disciples inébranlables dans leur résolution de le conserver comme supérieur général quoique lui-même insistât pour se démettre de ses fonctions. Ce ne fut que plusieurs années après, dans les derniers temps de sa vie que, se sentant trop âgé et infirme, l’abbé de la Salle obtint de se voir remplacé par un des frères du nom de Barthélémy. Dès lors, avec cette humilité singulière qui lui était comme naturelle, « l’abbé de la Salle, dans Tétat d’inférieur, n’était occupé qu’à donner tous les jours de

L