Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/19

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ARBK DE LA SALLE. H nouveaux exemples de vertu ; il était surtout un modiHe d’obéissance ; il ne faisait rien sans permission encore que le Frère supérieur, à qui une si grande exactitude était à charge autant qu’elle l’édifiait, voulût lui donner des dispenses générales en lui disant qu’il trouv(&gt ; rait toujours ]ii(Mi fait ce qu’il aurait fait. » Ce fut dans l’exercice de ces vertus et la [^raliiiuc des austérités dont il faisait ses délices, (|ue l’abbé de la Salle se vit atteint de la maladie à laquelle il succoml)a. Lorsqu’on lui apporta le saint Viatique, « confus d’être assis devant son créateur et son juge, il se laissa emporter ])ar un mouvement impétueux de ferveur, sans faire attention à l’état d’épuisement où il était : il se jeta à genoux pour l’adorer et s’anéantir devant sa souveraine majesté. U n’y eut que l’ardeur de sa charité qui le soutint ; aussi son visage parut tout enflammé en ce moment : on eût cru, à le voir, qu’il jouissait d’une parfaite santé ; et quelques-uns des assistants marquèrent leur étonuemcnt qu’on eût communié en Viatique un homme qui semblait si bien se porter. » Le surlendemain, dans la nuit (7 avril 1710), il expirait à l’âge de soixante-dix- huit ans. « J’espère, dit le P. Carreau, que, sur le récit lidèle que je viens de faire des principales actions de sa vie, tout lecteur judicieux et non prévenu s’en formera l’idée qu’on doit en avoir. u II conviendra que ce fut une àme vraiment généreuse, qui fit les sacrifices les plus héroïques ; qu’il fut d’une humilité profonde qui le rendit comme insensible aux outrages et aux affronts les plus sanglants ; d’une mortiticatioii continuelle dont on ne trouve d’exemples que dans les plus grands saints ; d’une confiance en Dieu