Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/235

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227 liers, les ouvriers, compositeurs, imprimeurs, etc., se découvrirent soudaiu respectueusement, un seul excepté qui d’un air rogue, malgré les observations et les murmures de ses camarades, s’obstinait à garder sa casquette. (( Mon ami, dit le pape avec douceur en s’approchant de lui, découvrez-vous, la bénédiction d’un vieillard porte toujours bonheur. » A ces mots non-seulement l’ouvrier fut prompt à retirer sa casquette, mais, tremblant d’émotion et les yeux pleins de larmes, il voulut s’agenouiller pour recevoir la bénédiction du souverain pontife. Innocents [Marché des) : Etabli sur l’emplacement du cimetière et de l’église des Saints-Innocents, construite au temps de Louis YII, dit le Jeune. Ce ne fut que longtemps après (1786) qu’on démolit avec l’église les fameux cliarniers, contigus au cimetière. Ils consistaient enujie grande galerie voûtée dans laquelle se faisaient enterrer les privilégiés de la fortune. Cette galerie pavée de tombeaux, tapissée de monuments funèbres, servait néanmoins de passage aux piétons, et pour ce motif était encombrée de boutiques de mercerie, lingerie, modes (étrange rapprochement !) et de bureaux d’écrivains publics. Elle occupait une partie de la largeur actuelle de la rue de la Ferronnerie. « C’est au milieu des débris vermoulus de trente générations qui n’offrent plus que des os en poudre, dit Mercier^ c’est au milieu de l’odeur fétide et cadavéreuse qui vient offenser l’odorat, qu’on voit celles-ci acheter des modes et celles-là dicter des lettres amoureuses. » Lors de la démolition de l’église, en 1786, fut cons