Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/263

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255 )) pre gloire à Tamour et au salut de ses peuples ; s’il )) aime mieux conquérir des provinces que régner sur )) les cœurs ; s’il lui parait plus glorieux d’être le des» tructeur de ses voisins que le père de son peuple ; si le î) deuil et la désolation de ses sujets est le seul chant de )) joie qui accompagne ses victoires ; s’il fait servir à lui )) seul une puissance qui ne lui est donnée que pour )) Tendre heureux ceux qu’il gouverne ; en un mot, s’il y) n’est roi que pour le malheur des hommes, et que, 1) comme le roi de Babylone, il ne veuille élever la w statue impie, l’idole de sa grandeur, que sur les larmes 5) et les débris des peuples et des nations, grand Dieu I « quel fléau pour la terre ! quel présent faites-vous aux )^ hommes dans votre colère, en leur donnant un tel )ï maître l Sa gloire, Sire, sera toujours souillée de )&gt ; sang. Quelque insensé chantera peut-être ses victoi» Tes ; mais les provinces, les villes, les campagnes en » pleureront. On lui dressera des monuments superbes » pour immortaliser ses conquêtes ; mais les cendres » €ncore fumantes de tant de villes autrefois florissan» tes ; mais la désolation de tant de campagnes dépouil» lées de leur beauté ; mais les ruines de tant de murs » sous lesquels les citoyens paisibles ont été ensevelis ; » mais tant de calamités qui subsisteront après lui, » seront des monuments lugubres qui immortaliseront » sa folie et sa vanité. Il aura passé comme un torrent )) pour ravager, et non comme un fleuve majestueux a pour y porter la joie et l’abondance ; son nom sera n écrit dans les annales de la postérité parmi les con» quérants ; mais il ne le sera pas parmi les bons rois ; » on ne se rappellera l’histoire de son règne que pour


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