Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/262

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La rue St-Martin a pris son nom de la grande abbaye à laquelle elle conduisait et du Saint qui est une des grandes gloires de l’église de France. Martî/rs (rue des) : Elle doit son nom à une chapelle érigée à l’endroit où l’on croit que saint Denis et ses compagnons furent décapités. Mosséna (rue) : Masséna, prince d’Essling, et maréchal de France^, s’illustra pendant les guerres de la République et de l’Empire. On sait que le constant bonheur, qui l’accompagna sur tant de champs de bataille, lui avait fait donner par ses soldats le surnom envié de : l’Enfant chéri de la Yictoire. Massillon (rue) : Ce prédicateur célèbre, né à Hyères en Provence (1663), mourut à Paris en 1742. Son Petit Carême est dans toutes les mains. On lui reproche d’être plus enclin à la sévérité qu’à l’indulgence malgré les fleurs dont il émaille volontiers son style. On cite de lui ce mot fameux, début de V Oraison funèbre de Louis Xiy : Dieu seul est grand, mes frères. Mais il s’élève à une bien autre éloquence dans cette page sublime à l’adresse des conquérants, exhumée récemment avec tant de bonheur et d’à-propos par M. de Beauchesne^ et que Bossuet aurait signée des deux mains. Il faut ici se taire et admirer : (( Sire, si le poison de l’ambition gagne et infecte le » cœur du prince ; si le souverain, oubliant qu’il est le » protecteur de la tranquillité publique, préfère sa pro

’ L’historien de Louis XVII adressait, le 4 novembre 1870^ ce fragment au roi Guillaume, avec une lettre d’envoi remarquable et qui conciliait tout à la fois le respect et la fermeté.

M.