Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/292

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son gré tous les reliefs du corps humain, comme les anciens ne pouvaient jamais assez les ramener au contour. Il semblait s’être fait une loi rigoureuse de n’imiter que la vérité, telle non seulement que les yeux peuvent la voir, mais telle que les mains pourraient la toucher… On voit presque toujours, dans ses ouvrages, les deux extrêmes de la vie humaine, celui où la nature, animant le corps avec vigueur, en fait saillir toutes les parties, et celui où, l’abandonnant, elle les découvre et les désunit. Sans doute il a peint quelquefois la beauté, mais non cette ravissante beauté d’un corps « hôte d’une belle âme », pour employer avec le poète une expression qui semble née au pied de quelque statue antique. » {Joubert.) Picpus (rue) : Vers 1775, c’était un chemin qui traversait le territoire, dit de Pique-puce dont on a fait par corruption picpus. L’origine de cette dénomination est assez singulière, si l’on en croit M. L. Lazare, qui ne la donne^ d’après d’anciens auteurs, que sous réserves. Un mal épidémique se manifesta dans les environs «le Paris vers le milieu du XVP siècle. On voyait sur les bras des femmes et des enfants de petites tumeurs rouges qui ressemblaient à plusieurs piqûres faites par un insecte qui s’attachait de préférence aux mains blanches et délicates des personnes jeunes. Un religieux du couvent de Franconville près Beaumont, diocèse de Beauvais, venu pour fonder une maison dans les environs de Paris, à l’aide d’une certaine liqueur, guérit nombre de malades. On le retint par reconnaissance dans le village et le couvent qu’il y fonda s’appela Picjms.

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