Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/291

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283 nus qu’elles ne peuvent franchir sans devenir vice ou défaut. Généreux sans prodigalité, pieux sans minutie, tendre sans faiblesse, modeste avec dignité, cliez lui actions, paroles, maintien, regards, tout est à sa place ; il semble que rien ne pourrait être autrement. « Ce prince m’a paru un être si différent des autres hommes que, pendant deux années, j’ai plus d’une fois, je l’avoue, épié ses défauts pour essayer de consoler mon amour-propre : recherche vaine ; mes observations n’ont servi qu’à me faire mieux sentir sa supériorité, et je me suis dit que je ne devais point aspirer à une perfection fondée par la nature dans un de ses plus heureux moments. » Ce portrait, si remarquable par la finesse de la touche et qu’on sait d’une parfaite ressemblance, emprunte un intérêt particulier au nom de celui qui l’a tracé. Il a pour auteur cet autre homme de bien, M. de Montyon. Pères (rue des Saints) : Son vrai nom est SaintPieiu-e, provenant de la chapelle Saint-Pierre qui s’y trouvait. Ce nom fut changé d’abord en celui de SaintPère, puis Saints- Pères. Pétrelle (rue) : C’était le nom d’un propriétaire riverain . Pigalle {rue) : Le sculpteur Pigalle, né à Paris en 1714, y mourut en 1785. « Pigalle avait reçu de la nature un œil savant qui, dans chaque trait, découvrait mille traits, et dans chaque partie, une infinité de parties. Il aimait à peindre ce qu’il savait voir. Aucun artiste n’avait représenté avant lui cette multitude de détails que l’art aime à considérer nus, parce qu’il peut avoir besoin de les reproduire, mais que le bon goût se plait à couvrir de vpiles. Jamais il ne pouvait exprimer assez à

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