Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/295

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287 produit, dit Germain Brice, aurait fourni quatre fois plus qu’il n’était nécessaire, si cet argent, selon le terme des auteurs, n’avait pas été englouti par lesfavoris qui ne se mettent guère en peine du bien de la patrie, parce qu’ils ne songent qu’à leur fortune et à leur agrandissement. » La paix rétablie partout après les guerres de la Ligue, (( Henri IV, qui aimait la ville de Paris parce que le peuple l’aimait infiniment » fit reprendre les travaux et, dès l’année 1604, le pont était complètement achevé. (( Personne ne peut disconvenir que ce pont ne soit un des plus beaux et des mieux ordonnés de toute l’Europe. y&gt ; Guillaume Marchand, dans cette seconde période, dirigeait, comme architecte, les travaux. Le pont avait été commencé d’après les dessins et sous la direction du célèbre Du Cerceau à qui l’on doit le dessin de la galerie du Louvre. La statue de Henri IV, Le seul roi dont le peuple ait gardé la mémoire, qui s’élève sur le terre-plein du Pont- Neuf, due au sculp^ teur Lemot, fut érigée dans les premières années de la Restauration en remplacement de celle que la Révolution avait eu le tort de renverser. (( Ce monument, dit le judicieux Saint- Victor, est une preuve des plus frappantes de l’inconstance de la multitude et du mépris que méritent également sa haine et son amour. Pendant près de deux siècles, le souvenir de Henri IV fut cher au peuple de Paris et sa statue était pour ce peuple l’objet d’une sorte de culte. Dans les premiers jours de la Révolution, on l’avait vu forcer les passants à s’agenouiller devant l’image de ce bon roi :