Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/353

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glise des carmes. 345 bre eu arbre, de buisson eu buissou. Traqués comme des bètes fauves, un grand nombre d’ecclésiastiques tombent sous les balles des assassins. Quelques-uns cependant parviennent à s’écbapper en escaladant les murs, et trouvent un refuge dans les cours et maisons du voisinage. (( Mais bientôt les assassins voient que cette chasse au prêtre n’est pas le meilleur moyen d’avancer la besogne dont ils sont chargés. Les chefs donnent l’ordre de rassembler tous les prisonniers dans l’église ; on y apporte jusqu’aux blessés. Un commissaire de la section du Luxembourg, porteur de la liste dressée quelques heures auparavant par Ceyrat, procède à l’appel nominal. On force chaque prêtre dont le nom est prononcé, à descendre l’escalier qui conduit au jardin : sur les dernières marches, les assassins les attendent et les tuent. (( Après l’archevêque d’Arles, les principaux ecclésiastiques renfermées aux Carmes étaient deux frères du nom de Larochefoucauld, l’un évêque de Saintes, l’autre évêque de Beauvais. Ce dernier avait eu la cuisse cassée par une balle à la première décharge faite dans le jardin et avait été transporté dans l’église où il gisait sur un mauvais matelas. L’évêque de Saintes n’avait pas quitté son frère ; on l’appelle, il donne un dernier baiser au blessé et va courageusement à une mort qui rachètera, il l’espère du moins, la vie de celui qu’il laisse mourant. (( Mais à peine l’évêque de Saintes a-t-il succombé sous le fer des assassins qu’on appelle l’évêque de Beauvais. Le malheureux prélat se soulève sur sou lit de douleur et dit aux sicaires qui l’entourent : (( — Je ne refuse pas d’aller mourir comme les