Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/352

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Le matin, le démagogue Joachim Ceyrat, depuis le 10 août, juge de paix et président de la section du Luxembourg, était venu faire l’appel nominal des prisonniers, renfermés au nombre de 150 environ aux Carmes de la rue de Vaugirard. Après cet appel, ils avaient été tous réunis dans le jardin de l’ancien couvent. C’est là que les trouvent les assassins. (( Le premier qu’ils rencontrent est l’abbé Girault, si profondément occupé à lire qu’il ne les a pas entendus entrer. Ils l’écharpent à coups de sabre. Puis, frappant de droite et de gauche tous ceux qui se trouvent à leur portée, ils se précipitent vers l’oratoire placé au fond du jardin, demandant à grands cris l’archevêque d’Arles. Celui-ci s’avance à leur rencontre, écartant ceux de ses compagnons qui veulent le retenir. (( — Laissez-moi passer, leur dit-il ; puisse mon sang les apaiser I ({ — C’est donc toi, vieux coquin, qui es Tarchevêque d’Arles ? dit l’un des chefs des assassins. « — Oui, messieurs, c’est moi, répond le prélat. « — C’est toi qui as fait verser le sang de tant de patriotes à Arles ? (( — Je n’ai jamais fait de mal à qui que ce soit. « — Eh bien ! moi, je vais t’en faire, réplique le misérable ; et il assène un coup de sabre sur le front de l’archevêque. L’infortuné en reçoit un second sur le visage, puis un troisième et un quatrième. Étendu sur le sol, il est achevé d’un coup de pique. (( Des coups de fusil, tirés à bout portant sur les groupes voisins, abattent un grand nombre de prêtres. Une poursuite furieuse commence dans le jardin, d’ar

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