Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/356

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catholique romain, et demandant pour toute grâce de mourir à côté du saint prêtre auquel il devait les sentiments dont il était pénétré. Mais M. de Valfons n’était pas le seullaique mêlé aux prisonniers. Le document dont nous avons déjà parlé nous en fait connaître un autre plus intéressant encore peut-être, le jeune Dereste. a Furieux que le père, écrivain royaliste, leur eût échappé, les factieux firent tomber sur le fils, âgé de quinze ans, les coups qu’ils voulaient lui porter. Mais le fils se montra digne du père… En proscrivant la vertu^ les impies en firent paraître une nouvelle. — Je suis bien aise d’être ici, répétait le généreux enfant, puisque j’y suis dans la place de mon papa. )) La mort de l’évêque de Beauvais mit fin au massacre général, après lequel la plupart des meurtriers, Maillard à leur tête, retournèrent à l’Abbaye, en chantant on plutôt hurlant des refrains révolutionnaires. Les autres assassins restèrent dans l’église ou dans les salles à boire, avec les individus du poste, le vin que le traiteur voisin avait été forcé de livrer pendant le massacre, et qui probablement ne lui fut jamais payé. Vers neuf heures, ceux qui se trouvaient dans l’église entendirent un léger bruit venant d’une chapelle latérale. Aussitôt, comme les bêtes de proie quand elles flairent une piste, ils dressent l’oreille, et, armés de flambeaux, se hâtent d’accourir. Là, ils aperçoivent le pauvre abbé Dubray qui, caché jusqu’alors entre deux matelas, mais près de sufloquer, s’était vu forcé de faire un mouvement pour respirer. Des hurlements de joie saluent cette découverte. On arrache l’infortuné prêtre

l’é