Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/399

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COLOxNNE ET LA GRANDE ARMÉE. 391 tout puissant disparaître sous ce chapeau à trois pointes, la coiffure la plus laide, comme elle est la plus insensée (oh ! oh !) ; c’est surtout à cette vue que tout homme de goût s’afflige et regrette que l’application des principes les plus faux ait ainsi déparé le monument le plus populaire de la capitale. » L’élévation totale du monument, compris la statue et le piédestal, est de 136 pieds. L’escalier intérieur compte 180 marches. Le poids total du bronze employé pour la construction et les différentes pièces au nombre de 378, est de 513, 920 livres. Victor Hugo a fait une Ode à la Colonne qui est assurément une de ses meilleures poésies lyriques ^ It était poète alors et poète national : monument vengeur ! trophée indélébile ! Bronze qui, tournoyant sur ta base immobile^ Semblés porter au ciel ta gloire et ton néant.

Débris du grand Empire et de la Grande Armée, Colonne d’où si haut parle la renommée. Je t’aime : l’étranger t’admire avec effroi. J’aime les vieux héros sculptés par la Victoire^ Et tous ces fantômes de gloire Qui se pressent autour de toi. Bravo ! Et les autres vingt — sept strophes valent celle-ci. Le poète n’avait que vingt-cinq ans ! Oh ! s’il fut resté fidèle à ses premières croyances religieuses et patriotiques, à quelles hauteurs il planerait aujourd’hui ! ’ Odes et BalladeSj Litre VII,