Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/418

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coups de poing dans le jardin. Pendant le trajet, quelques coups de fusils tirés à bout portant l’atteignirent et le couvrirent de sang ; il ne tomba cependant pas. Il put se tenir debout jusqu’à ce qu’on l’eût acculé le dos au mur. Le général était debout, tenant son chapeau de la main droite et essayant de garantir son visage avec le bras gauche. » De nouveaux coups de fusil, tirés de toutes parts, finirent par l’abattre sur le côté droit, la tète au mur et le corps plié en deux. Des scélérats s’approchèrent encore et tiraient toujours à bout portant ou frappaient sur le cadavre à coups de pied ou à coups de crosse. )) Pendant ce temps, le général Lecomte était encore dans la chambre ; il entendait les coups de feu et comprenait que lui aussi allait mourir de cet horrible mort. Il conserva tout son calme ; il remit son argent au commandant de Poussargues, lui fit des recommandations pour sa famille et marcha devant ses assassins avec une dignité si ferme que plusieurs officiers le saluèrent ; il leur rendit leur salut. Une résignation aussi sublime aurait trouvé grâce devant des barbares ; elle ne toucha pas les modernes civilisés de Montmartre. » À peine avait-il fait une dizaine de pas dans le jardin qu’un de ses bourreaux lui tira par derrière un coup de fusil qui le fit tomber sur les genoux. Aussitôt un groupe le releva à moitié et le fit approcher du cadavre de Clément Thomas. Ce fut là qu’il fut achevé par Aie dizaine de coups tirés à bout portant et que son cadavre fut mutilé, fouillé, et que deux soldats — l’exécration de l’armée — vinrent décharger leurs armes sur lui. » Ce récit n’a pas besoin de commentaires.

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