Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/56

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Ce ne fut que plusieurs années après, sous le pontificat de Paul III, que Michel- Ange compléta les peintures de la Chapelle par l’exécution de son fameux Jugement deimier j qui éveilla tant d’admiration, mais auquel n’ont pas manqué les critiques. D’Argenville, plus enclin à la louange qu’au hlàme, dit cependant : « Un nombre infini de figures, dans des attitudes très-extraordinaires, mais peu convenable à la sainteté du lieu, forment une composition aussi grande que terrible…. Sa peinture est fière et terrible ; comme il a cherché le difficile et le surprenant, elle étonne plus qu’elle ne plaît. Son goût austère fait souvent fuir les Grâces ; ses tètes sont trop fières et dénuées d’expression ; ses couleurs sont tranchantes et tirent un peu sur la brique. Grand anatomiste, il afi’ectait de charger trop les muscles de ses figures et d’en outrer les attitudes. S’il n’a pas été le premier peintre de l’univers, il a été du moins le plus grand dessinateur, et le premier artiste qui ait fait paraître ce qu’il y avait de plus grand dans cet art. » Mariette, le célèbre amateur du XVIIP siècle, est plus sévère. On lit dans les Observations sur la vie de MichelAnge : « Quant au premier reproche, il est plus difficile d’excuser Michel-Ange. En tous pays, en tous temps, pour quelque motif que ce soit, il ri est pas permis de rien foire qui puisse nuire aux mœurs, ni qui soit contraire à la religion. Par conséquent, Michel-Ange est fort répréhensible d’avoir exposé tant de nudités à découvert, et surtout dans un lieu destiné au culte divin. Il voulait montrer son savoir, mais à quelles conditions ? Aussi délibéra-t-on dans la suite de faire efî’acer la peinture sous le pontificat de Paul IV ; si on la laissa subsister,