Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/72

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naguère par les orages, mais pour laquelle la lumière s’est faite de plus en plus, et qui, dans la sérénité de *sa foi, dans la certitude de son espérance, n’aspire qu’à dire à la terre son dernier adieu attirée qu’elle est vers la céleste patrie ? Michel- Auge étant mort à Rome, par l’ordre du pape, son corps fut déposé dans l’église de Sayito-Apostolo, en attendantle tombeau qu’on devait lui élever à Saint-Pierre. Mais Léonardo, le neveu de Buonarroti, instruit, par des amis présents à ses derniers moments, que son oncle avait témoigné de son désir d’être enterré à Florence, fit, pendant la nuit, en grand secret, par crainte de la jalousie des Romains, enlever le corps transporté rapidement à Florence. Dans cette ville, dès que la nouvelle s’en répandit, il y eut une émotion profonde mêlée de joie et de tristesse qui mit toute la population en rumeur. Après des funérailles magnifiques, dont les préparatifs avaient duré plusieurs mois, le corps fut déposé dans l’église de Santa-Croce, où se voit encore aujourd’hui le tombeau de Michel- Ange. Il fut exécuté par Lorenzo d’après les dessins de Yasari empressé de donner ce dernier témoignage d’affection à son maître, (( le plus grand artiste qui eût jamais été », suivant ses expressions excessives sans doute, mais qui dans sa bouche ne peuvent étonner.

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