Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/76

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Un autre jour, montrant le jeune page (( qui avait si bonne grâce, beau comme un semi-dieu, son corps étant de moyenne stature, ni trop grand ni trop petit, bien organisé de tous ses membres, la tète élevée, le front haut et clair, les yeux pers, le nez moyen et un peu aquilin, petite bouche, son teint net et brun, plus tirant sur vermeille blancheur que sur le noir, et les cheveux crêpelés et reluisant comme fin or, » Louis XI dit aux ambassadeurs du duc de Bourgogne : « La maison de Bourgogne a nourri et entretenu )) longtemps ceux de la Trémoille, dont j’ai retiré ce » rejeton, espérant qu’il tiendra barbe aux Bourgui)) gnons. )) LaTrémouille ne trompa point ces espérances, arrivé promptement aux premiers grades de l’armée, surtout après la mort de Louis XI, dont Jean de Troyes, dans sa chronique, dit admirablement : ce Ce prince fut si craint et redouté qu’il n’y avait si grand en son royaume et mèmement ceux de son sang qui dormît ni reposât sûrement en sa maison. . . Et avant son dit trépas, fut moult (beaucoup) molesté de plusieurs maladies pour la guérison desquelles furent faites par les médecins qui avaient la cure de sa personne de terribles et merveilleuses médecines, o La régente Anne de Beaujeu, sœur et tutrice du jeune roi Charles Vlll, connaissait dès longtemps La Trémouille, et confiante en sa loyauté comme en ses talents, elle lui donna le commandement des troupes royales qui défirent à Saint-Aubin-du-Cormier (Ile-etVilaine) l’armée des grands seigneurs et des princes révoltés, dont le duc d’Orléans, depuis Louis XII, était

LA