Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/99

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HARDOUIN. 91 croisés, des secours considérables en hommes et chevaux. Le doge Dandolo hii-mème, vieillard presque octogénaire, voulut commander les troupes de la République, et prit en grande affection le maréchal ce «pii aplanit bien des difficultés. On sait que, par un concours inattendu de circonstances et certaines ambitions aidant, la croisade, détournée de son premier but, aboutit à la prise de Constantinople et à la fondation d’un empire latin dans cette ville en faveur de Baudouin, comte de Flandre. Après un règne fort court, celui-ci eut pour successeur son frère Henri, gendre du marquis de Montferrat, Boniface, qui avait été le chef de la croisade en remplacement de Thibaut, et au lendemain de la victoire, avait obtenu pour sa part la royauté ou principauté de Thessalonique. Il tenait Yille-Hardouin en très haute estime, et l’appelant dans son royaume, il lui fit don de plusieurs cités formant ensemble un domaine considérable où le maréchal de Champagne mourut en 1213. u Ce serait ici le lieu, dit excellemment Du Gange dans son Eloge de Ville- Hardouin ^, d’étaler les belles qualités qui le firent admirer et le rendirent recommandable même parmi les étrangers : sa piété envers Dieu, sa prudence et sa dextérité dans les affaires qui le firent réputer, en plusieurs occasions où il porta la parole, comme le mieux disant, le plus éloquent et le plus judicieux de son temps, son courage et son adresse dans la conduite des armées, sa fidélité inviolable envers ses princes, et tant d’autres vertus qui éclatent dans toute ’ En tête de son édition de la Chronique de Ville-Hardouin.