Page:Bourdeille - Œuvres complètes, 7.djvu/6

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2 DEDICACE.

dernièrement lorsque j’eus l’honneur de vous faire la révé- rance à Usson.

Je les ay toutes mises en leur langage, sans m'amuser à les traduire, autant par le commandement que m’en fistes, que parce que vous en parlez et entendez la langue aussi bien que j’ai jamais veu la feu reyne d’Espaigne vostre sœur, car vostre gentil esprit comprend tout et n’ignore rien, comme des puis peu je l’ai encore mieux cogneu. Ce fust esté aussy autant de superfluité pour vous, mais non pour d'autres personnes qui sont novices en ceste langue, et leur fust esté un fort grand plaisir et commo- dité d’en faire une petite traduction ; car telles en pen-

par lui. Ainsi qu’il le dit dans sa seconde dédicace à Marguerite (celle que nous reproduisons ici) il a opéré ces retranchements afin de se conformer au désir de la princesse qui connaissait assez la langue castillane pour être à même de se passer d’interprète. Tout en adoptant le texte de cette dernière rédaction, nous avons, conformément au manuscrit de la première, inséré à la suite de chaque citation espagnole la traduction de Brantôme. Au commencement du manuscrit de la première rédaction, manuscrit non pas écrit, mais corrigé de la main de Brantôme, on lit : Ce recueil qui s’ensuit des Rodomontades espaignolles est dédié à notre reyne de France et Navarre pour en avoir été désireuse, ainsi que j’ay dit en la lettre que je luy ay escrite au commencement de mon premier livre. » Cette lettre est la première dédicace dont nous avons parlé plus haut. La seconde ne portant plus que les mots : A la reyne Marguerite, on voit qu’elle est postérieure au divorce de Henri IV, c'est-à-dire au mois de novembre 1599. La prétention qu’affecte si souvent Brantôme de parler le "friand espagnol » est surtout visible dans les Rodomontades. Qu'elle pût être justifiée à l'époque de sa jeunesse, au moment de ses voyages au delà des Alpes et des Pyrénées, nous le croyons facilement. Mais il n'en était certainement plus se même vingt cinq ou trente ans après, quand il se mit à rédiger ses livres, et