Page:Bourgeois - Pour la Société des Nations.djvu/15

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à l’esprit ; c’est lui qui lui dicte le mot où aboutit et s’achève toute son œuvre, le mot si profondément humain de « Société des Nations. »

Il a été ainsi amené à exercer une action internationale. Il a travaillé à rendre les États conscients de la communauté de leurs intérêts, du gaspillage de forces, d’existences et d’argent qu’entraîne la guerre, et de la nécessité de s’entendre pour leur bien commun. Comme ministre des Affaires étrangères, à deux reprises, et surtout comme délégué de la France aux deux premières Conférences de La Haye, il s’est appliqué à faire pratiquer dans la vie internationale cette solidarité des nations à laquelle s’opposent tant d’égoïsmes, de situations acquises, de préjugés enracinés. C’est dans le présent livre qu’apparaîtra clairement, dans ce domaine de la vie internationale, la continuité et la puissance de son effort.

À la première Conférence de La Haye (1899) il apparaît comme le champion éloquent des idées d’arbitrage, de paix, d’union, de respect des nationalités, qui n’avaient jamais été exprimées avec une telle force dans un congrès mondial. Il y soulève l’enthousiasme et les applaudissements quand il prononce les paroles suivantes : « Dans les conflits de la force, quand il s’agit de mettre en ligne des soldats de chair et d’acier, il y a des grands et des petits, des faibles et des forts. Quand dans les deux