Page:Bourget - Un homme d’affaires - Dualité - Un Réveillon - L’outragé, Plon, 1900.djvu/124

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répliqua la fille, et elle eut l’énergie d’ajouter : « D’ailleurs, j’ai bien médité toute la nuit, et j’ai pris mon parti, moi aussi. Je viens vous demander de ne pas essayer de fléchir mon père… Je n’épouserai pas M. Clamand… » — « Je crois rêver, » s’écria la mère, qui avait regardé sa fille avec une curiosité grandissante, tandis que celle-ci formulait cette déclaration. « Qu’est-ce que cela signifie, après la façon dont tu m’as parlé hier matin ? » — « C’est qu’hier matin je ne me rendais pas compte des sentiments vrais de mon père, » dit Béatrice. « Vous le connaissez. En admettant que vous arriviez à vaincre son opposition, il aura toujours quelque chose dans le cœur contre mon mariage… Me marier dans ces conditions-là, je ne le veux pas. Je ne serais pas heureuse… » — « Et ton père ne t’a pas parlé d’un autre projet de mariage ? » demanda Mme Nortier, après un silence. — « Avec M. de Longuillon ? Oui, maman… » — « Et tu as répondu ?… » — « J’