Page:Bourget - Un homme d’affaires - Dualité - Un Réveillon - L’outragé, Plon, 1900.djvu/134

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il continuait involontairement à mépriser celui-ci dans sa pensée, comme quelqu’un qu’il avait trop longtemps senti lâche devant lui. C’est pour cela que, dans son désir de préserver sa fille d’un mariage détestable, il finit par s’arrêter au projet qu’il communiqua à la mère vers la fin de l’après-midi, quand ils eurent de nouveau tourné et retourné longuement leurs communes données sur l’inintelligible volte-face de Béatrice : — « Ce n’est pas sur elle qu’il faut agir, » dit-il à Mme Nortier, " c’est sur lui. Il ne nous bluffera pas, vous et moi. Je suis pour lui parler avant même qu’il ne la revoie, si c’est possible. Et c’est possible, puisqu’elle s’est retirée pour se reposer jusqu’au diner. » La jeune fille avait prétexté, pour justifier cette absence, la lassitude de sa mauvaise nuit. " Nortier sera là vers les six heures et demie, comme d’habitude. En admettant que la démarche officielle ait été faite du côté Longuillon aujourd’hui, il ne peut pas avoir donné la réponse, puisque la petite, suivant ses propres expressions, a demandé à réfléchir. Nous allons le forcer à vider son sac, là, tout de suite. S’il voit que vous êtes