Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/200

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nir à la charge, mais Mylady lui aſſura d’un ton hautain, que tout ce qu’elle pourroit dire ne changeroit rien à ſes réſolutions. — Épargnez-vous, Miſtreſs, des propos inutiles ; mais ſongez à l’avenir à mieux conduire les jeunes Perſonnes qu’on confie à vos ſoins. — Vos conſeils, Mylady, ſont outrageans ; mais je les mépriſe, ainſi que ceux qui vous les ſuggèrent. Ma réputation eſt à l’abri d’imputations auſſi miſérables. Elle ſe leva alors, & me dit avec un chagrin qui n’étoit pas affecté : pauvre Enfant ! aimable Miſs ! votre ſort eſt bien digne de compaſſion. Heureuſement elle ſortit, car ma Mère étoit outrée de ſa replique, & paroiſſoit diſpoſée à n’uſer d’aucuns égards. Mes effets furent bientôt raſſemblés : je n’eus la liberté de voir aucunes Penſionnaires, & nous partîmes ſans dire adieu à Miſtreſs Bertaw. À midi nous arrivâmes à un Château. Avant d’entrer dans la cour, Mylady me dit : — Je vais vous préſenter à une Dame comme une jeune Fille à qui je m’intéreſſe. Vous la ſuivrez dans ſes voyages ſur le pied de Femme-de-Chambre. Songez à ne pas dire un mot qui indique que je ſois votre Mère. Je vous ai annoncée ſous le