Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/58

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que quand je fus à dix pas de lui. Il ſe leva, & ſe hâta de remettre dans ſa poche la boîte qu’il avoit. Le trop de précipitation trompa ſon attente, & elle tomba ſur le gazon ſans qu’il s’en apperçut. Je lui témoignai le déſir d’être ſeule. Il s’éloigna en ſoupirant. Dès qu’il fut hors de ma portée, je ramaſſai la boîte. Jugez de ma ſurpriſe, elle contenoit mon portrait, mais ſi reſſemblant, que j’aurois défié le plus habile Peintre d’en faire un ſemblable. J’étois incertaine ſur ce que je devois faire, lorſque je vis Andrew qui accouroit vers moi. Devinant le ſujet de ſon prompt retour, & ne voulant pas qu’il ſut que j’avois vu mon portrait, je laiſſai couler la boîte, & je fus à ſa rencontre. — Quelle raiſon, lui dis-je, vous fait aller ſi vîte ? — C’eſt que j’ai perdu… ô Miſs ! l’auriez-vous trouvée ? par pitié ne me l’ôtez pas : c’eſt mon unique conſolation ! — Vous avez perdu quelque choſe ? dis-je en l’interrompant : je fuis fâchée de ne l’avoir pas trouvé. Mais c’eſt donc un objet précieux ? — Oh ! oui, Miſs, extrêmement précieux. — Mais encore qu’eſt-ce ? — C’eſt… c’eſt une boîte que je tiens de monſieur Stanhope ; Je la garde avec ſoin, comme la ſeule choſe