Page:Boursault - Théâtre, tome premier, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/446

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CRISPIN à Nicandre.

Sçachez…Depuis quand donc ne l’adorez-vous plus
Notre cher ?

Le premier NICANDRE.

Notre cher ?Dis-tu moi ? J’ai plutôt de la haine…

CRISPIN.

Que diable dites vous, étourdi ? C’est Isméne,
Que vous aimez tant.

Le premier NICANDRE.

Que vous aimez tant.Moi ? Je n’ai jamais pensé…

CRISPIN.

C’est Isméne, vous dis-je ; êtes-vous insensé ?
Elle qui dans Lyon arrêta votre course…

ISMENE.

Moi, qui de son bonheur voulois être la source.
De publier sa honte on m’épargne le soin,
Dans son propre valet je rencontre un témoin.
Et par un procédé qui sent l’ame de bouë,
Il fait un désaveu qu’un valet désavouë.
Poursuis, Crispin, poursuis ; & d’un Maître pareil…

Le premier NICANDRE.

Il a suivi, Madame un si rare conseil.
Vous l’aviez bien payé pour m’appeler son Maître,
Mais par malheur pour vous je n’ai pû le connoître.