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la terreur en macédoine

— Il n’y a rien… absolument rien à tenter ni à espérer, conclut froidement Joannès.

« Voyons l’autre caverne. »

La structure du second réduit est complètement différente. La voûte se prolonge beaucoup plus loin, en pente presque insensible, jusqu’au niveau du sable fin qui tapisse la partie inférieure.

Et cette configuration force les deux amis à ramper très péniblement, en poussant devant eux, à bout de bras, leur lampe. Ils avancent ainsi une soixantaine de mètres, peut-être plus, en se traînant à plat ventre.

Une particularité les frappe tout d’abord. Contrairement à la première qui est extrêmement sèche, cette seconde caverne suinte l’humidité. De toutes parts des efflorescences blanches de salpêtre tapissent les cavités, les protubérances de la roche et jusqu’au sable fin. Avec peine défaillant, manquant d’air, ils arrivent au fond. Ils inspectent minutieusement et ne trouvent pas le moindre trou, malgré de longues et actives recherches.

Néanmoins, Joannès a comme un rayon d’espoir. En sondant le sol en avant, il ne sent pas de résistance.

« Cela entre ! dit-il à Michel… pas de roc… sol friable… il faudrait essayer.

— Alors, nous retournons en arrière, n’est-ce pas, chef ?

— Oui ! et sans retard, nous allons creuser.

Ils reviennent au dortoir commun, la salle énorme où les patriotes, à demi éveillés, à demi rassasiés, ne dorment ni ne dînent.

Joannès en quelques mots leur explique la situation.