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PAL — 89 — PAQ

P


Pacquelin, s. m. Pays natal. Mot emprunté à l’argot des voleurs. « Un suage est à maquiller la sorgue dans la toile du ratichon du pacquelin… — Un coup est à faire, la nuit, dans la maison du curé du pays… » (Lettre d’un assassin à ses complices.) C’est donc à tort que quelques-uns disent patelin.

Page blanche (être), v. Être innocent de ce qui s’est fait. Cette locution s’emploie le plus souvent avec la négation : Dans cette affaire, dit le prote, vous n’êtes pas page blanche, c’est-à-dire Vous êtes complice, ou Vous y avez participé en quelque chose.

Pallas, s. m. Discours emphatique ou plutôt amphigourique. C’est sans doute par une réminiscence classique qu’on a emprunté ironiquement, pour désigner ce genre de discours, l’un des noms de la sage Minerve, déesse de l’éloquence. Que de pallas finissent par des mastics !

Pallasser, v. intr. Faire des phrases, discourir avec emphase.

Pallasseur, s. m. Celui qui a l’habitude de faire des phrases, des pallas.

Panama, s. m. Bévue énorme, dans la composition, l’imposition ou le tirage, et qui nécessite un carton ou un nouveau tirage, ce qui occasionne une perte plus ou moins considérable. D’où, chez le patron, bœuf pyramidal, qui se propage quelquefois de proche en proche jusqu’à l’apprenti.

Paquetier, s. m. Compositeur qui ne fait que des lignes qu’il met ensuite en paquets. || Paquetier d’honneur, c’est, dans certaines maisons, le premier paquetier d’un metteur en pages. Il ne manque jamais de copie…, et participe large-