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PAT — 90 — PIA

ment aux honneurs le jour où l’on arrose une réglette.

Parade, s. f. Synonyme de postiche.

Parangonner, v. intr. Allier des caractères de force différente, de façon qu’ils s’alignent ensemble. || Au figuré, Se parangonner, c’est se consolider en s’appuyant ; s’arranger de façon à ne pas tomber lorsqu’on se sent peu solide sur ses jambes.

Passade, s. f. Secours pécuniaire que les passants ont coutume d’aller demander et de recevoir dans les ateliers où l’on ne peut les embaucher. On dit aussi caristade.

Passifs, s. m. Chaussures, souliers.
Et mes passifs, déjà veufs de semelle,
M’ont aujourd’hui planté là tout à fait,
dit l’humoristique auteur de la chanson du Routeur.

Pâte (mettre en), v. Laisser tomber sa composition ou sa distribution. Quelquefois une forme entière mal serrée est mise en pâte quand on la transporte. Remettre en casse les lettres tombées, c’est faire du pâté. || Par extension, on dit de quelqu’un qu’il s’est mis en pâte, quand il a fait une chute. Être mis en pâte, Recevoir dans une rixe quelque horion ou quelque blessure.

Pâté, s. m. Caractères mêlés et brouillés qu’on fait trier par les apprentis. || Faire du pâté, c’est distribuer ces sortes de caractères.

Pâté de veille, s. m. Collation que l’on fait dans les ateliers le premier jour des veillées. Hélas ! comme beaucoup d’autres coutumes, le pâté de veille est tombé en désuétude.

Petit-qué, s. m. Le point-virgule ; il est ainsi nommé parce que ce signe (;) remplaçait autrefois le mot latin que dans les manuscrits et les premiers livres imprimés.

Piau. s. f. Conte, plaisanterie incroyable, menterie. || Conter une piau, c’est mentir, faire un conte invraisemblable. Nous ne connaissons pas l’origine de cette locution.

Piausser, v. intr. Dire des piaux, mentir.