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VALEUR NUTRITIVE DU PAIN.

de réparer les pertes que subit à chaque instant l’organisme. Or, d’après les expériences de Voit et Pettenkofer, l’homme adulte perd en moyenne, en un jour, 18gr,3 d’azote, et environ 328 grammes de carbone. La quantité de carbone perdue varie considérablement suivant que l’homme produit ou ne produit pas de travail ; car le seul carbone rejeté à l’état de gaz carbonique par la respiration varie de 190 grammes pour l’homme au repos à 330 grammes pour l’homme en état de travail énergique. Le nombre moyen 328 grammes que nous adoptons pour le carbone total s’applique à un homme qui produit un travail modéré.

L’azote peut être facilement restitué par les albuminoïdes. En admettant que ceux-ci contiennent seulement 15,5 d’azote p. 100, il faut 118 grammes par jour de matière albuminoïde sèche pour réparer la perte d’azote. Or 118 grammes de matière albuminoïde contiennent seulement 63 grammes de carbone. On voit donc immédiatement qu’il est impossible de nourrir un homme uniquement avec les matières albuminoïdes capables de fournir l’azote nécessaire. Le besoin d’azote satisfait, il faut encore fournir 328—63gr= 265 grammes de carbone. Ces 265 grammes de carbone pourraient être fournis par un supplément de matière albuminoïde, mais alors il y aurait dans l’alimentation un grand excès de matière azotée, que l’organisme ne supporterait pas.

C’est par les hydrates de carbone et les corps gras que le supplément de carbone est normalement fourni. L’observation simple de la manière dont se nourris-