Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 3.djvu/142

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on vous rendoit justice, on vous attacheroit par le cou à ces fourches dont vous parlez. On y joindroit le pere Nicolas, la Cadière, & toute sa fourbe de famille. Je vais appeller l’hôtesse, & lui dire, que je suis résolu à quitter sa maison, si elle y reçoit désormais des gens excommuniés, ipso facto, & des partisans d’un hérétique, tel que l’imposteur Paris. Il me paroit, mon petit monsieur, répondit le janséniste, que vous le prenez sur un ton bien haut. Je le prends sur le ton qu’il faut, répliqua mon petit abbé : & je vous jure sur mon collet, & par la soutane que je porte que si vous vous avisez jamais de prendre votre champ de bataille, pour déclamer contre des gens respectables dans les lieux où je me trouverai, je sçaurai vous imposer silence. Vous ! reprit le janséniste. Un morveux de votre façon tiendra ma langue captive, quand le respect que je dois à mon prince ne sçauroit m’y contraindre ! Parbleu je voudrois bien voir comment vous vous y prendrez. La chose est fort aisée, dit l’abbé. Si vous continuez vos discours, je vous fermerai facilement la bouche, en vous faisant voler une assiette à la tête. Comment ventrebleu, répondit le janséniste. une assiette à la tête ! Une assiette à la tête d’un bachelier de Sorbonne, petit excrément de Loyola ! Je vous apprendrai à connoître