Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 3.djvu/213

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on y mit deux chérubins sur l’arche. [1]

Les images sont des caractères parlans, qui représentent aux yeux les événemens des siécles passés, ou ceux de nos jours. Je ne crois pas qu’on condamne jamais l’usage des livres de piété, & qu’on veuille les bannir des temples. Dès qu’on regarde un tableau comme un livre, & qu’il ne sert qu’à édifier l’esprit, en rappellant à la mémoire les actions des hommes illustres & pieux, l’usage n’en peut qu’être bon. Il est beaucoup de nazaréens qui ne sçavent point lire : ils ignoreroient bien des histoires pieuses qui servent à les édifier, sans le secours des tableaux & des images, qui sont les livres des ignorans. Je ne sçaurois donc approuver le zèle outré de bien des gens, qui, par dévotion, ont brisé, détruit & renversé

  1. Jean Damascène dans sa défense des images, n’a pas oublié cette particularité.Quid autem dicis ? Arcam illam & urnam, propitiatorium, non manibus esse affabre confecta ? Non esse opera manuum hominum ? Non, uti censes, ex ignominiosa & aspernabili materia exculpta sunt ? Quid autem tabernaculum illud omne ? Nonne imago erat ? Nonne umbra & exemplar ? Joan. Damascen. Apologetic. pro venerat. sanctar. imaginum, lib. III. pag. 78. Le même pere venoit de dire un peu auparavant : Jubet autem (Deus) ut exculpent similitudinem cherubim.