Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 3.djvu/264

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le bonnet de docteur. En le considérant ainsi, je crois que trois jours d’étude peuvent instruire des principaux secrets de sa profession.

Il n’y a que six remédes dans la médecine : & tous les différens noms qu’on leur donne ne signifient que leurs différens assemblages, ou leur préparation un peu plus ou un peu moins forte ; ce qui revient pourtant toujours au même. Voici donc, mon cher Monceca, toute la médecine : le mercure pour les maladies vénériennes, le soufre pour les maux extérieurs qui attaquent la peau ; l’ypécacuana pour les dissenteries ; l’émétique pour les maladies qui demandent une forte évacuation ; le quinquina pour les fiévres d’accès ; la rhubarbe, le séné & la casse pour les purgations légères. La saignée est autant du ministère du chirurgien, que de celui du médecin. Tous les docteurs de l’univers réduisent le fond de leur science à la connoissance de ces remèdes. Ils inventent quelquefois quelques drogues & quelques compositions nouvelles : mais ils sont toujours obligés de retourner aux premiers principes connus & pratiqués par les plus petits apothicaires du royaume, qui guérissent autant de malades que les médecins de Montpellier, & peut-être en tuent beaucoup moins. Ce qu’il y a