Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 3.djvu/332

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le derriere pour le grand-seigneur & le sophi de Perse. On apprend la brebis comme le chien : mais je ne puis souffrir qu’on veuille faire servir de pareilles puérilités, ou plutôt semblables fourberies, à autoriser une religion. Mon esprit se révolte, lorsque je vois des gens, destinés à éclairer les peuples, abuser de leur ministère pour donner cours à de pareilles chimères.

Je ne sçaurois mieux finir ma lettre que par le passage d’un docteur nazaréen appellé Acosta, jésuite dont les juifs nos freres peuvent profiter ainsi que tous les nazaréens. Tous les miracles, dit-il, sont vains & inutiles, s’ils ne sont approuvés par les écritures, c’est-à-dire, s’ils n’ont une doctrine conforme aux écritures, car les écritures sont d’elles-mêmes un très-ferme argument de vérité. Combien seroient heureux les juifs & les nazaréens, si les rabbins & les moines étoient persuadés de cette vérité !

Porte-toi bien, mon cher Isaac : & vis content & heureux.

De Bruxelles, ce…