Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 3.djvu/346

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bon marché que dans les Pays-Bas Autrichiens. Ils y sont devenus si communs, qu’on vient de prendre le parti d’égaler, pour ainsi dire, tous les différens états. Les gentilshommes, si entêtés de leur noblesse, ont obtenu la permission de devenir marchands, pour pouvoir nourrir leurs excellences, qui couroient risque de mourir de faim : & les marchands ont reçu le privilège de se ruiner, & d’acquérir tous les titres nécessaires pour y réussir. [1]

Il n’y a pas à douter, qu’ils ne profitent des moyens qu’on leur donne pour dissiper leurs biens : & ils pourront alors recommencer à négocier jusqu’à ce qu’ils puissent encore acheter de nouveaux titres qu’ils joindront aux premiers.

Ce ne sont pas les seules qualifications de comte, de baron, de marquis, de duc, &c. qui donnent du mérite à un seigneur Bruxellois. L’ancienneté de sa famille influe encore beaucoup à déterminer l’esprit en sa faveur. Cent ans de plus de noblesse dans une famille font excessivement considérer des gens, qui sans cela, seroient très-méprisables.

Il y a dans un couvent, auprès de la ville de Louvain, un arbre généalogique de la maison de Croy, par lequel

  1. Les placards qu’on a donnés à ce sujet ont été publié depuis peu de tems.