Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 3.djvu/362

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

puérilités ? Si j’ai le cœur pur & sans vices, que j’observe la loi que Dieu m’a prescrite lui-même, & que son prophete m’a donnée, pourquoi craindrois-je de manquer à quelque chose ? Pourquoi irois-je chercher mille petitesses qui font tort à ceux qui les pratiquent, & à la religion qui les ordonne ? Rien n’est si beau & si noble que la religion judaïque considerée dans un Caraïte : mais rien n’est si méprisable & si défiguré que cette même religion chez un rabbiniste. Ces deux différentes croyances sont les extrémités opposées.

Ce n’est pas dans la seule circoncision que les Nazaréens Coptes retiennent ainsi les anciennes coutumes du pays. La répudiation est en usage chez eux. Des personnes unies depuis long-tems par le mariage, & qui ont même des enfans, ne se font point une peine de se séparer, & de former de nouveaux liens. Le mari en répudiant sa femme, est obligé de lui rendre ce qu’elle a apporté. Les Coptes disent que leurs peres en ont toujours usé de même. Ils prétendent que la circoncision & la répudiation sont établies chez eux depuis un tems immémorial. Les nazaréens européens soutiennent le contraire : ils assurent que ces coutumes n’ont été introduites que par les nations mahométanes