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LETTRE LXVI.

Aaron Monceca, à Isaac Onis, caraïte, autrefois rabbin de Constantinople.

Depuis le tems que je n’ai point reçu de tes nouvelles, je ne doute pas que tu ne sois arrivé en Egypte ; & je t’y écris dans l’assurance que ma lettre, t’y trouvera. Notre ami Jacob Brito est à la veille de quitter l’Italie, & de passer en Suisse. Il a fait de fort bonnes remarques dans son voyage,, & il a eu la bonté de me les communiquer. J’espère que tu voudras bien avoir la même complaisance, & que tu nous rendras commun à l’un & à l’autre tout que tu verras de particulier en Egypte, & de digne d’être examiné.

Je tâche toujours de profiter le plus qu’il m’est possible, du séjour que je fais à Paris. Je fus hier à l’audience publique du parlement, & j’entendis plaider deux des plus célèbres avocats du royaume. Je fus très satisfait de leurs discours remplis de beautés réelles. Le style en étoit clair & précis : l’éloquence y brilloit ; & tous les auditeurs applaudirent