Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 3.djvu/75

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bien de la société, que les notions qu’ils leur donnent soient justes & conformes à la droite raison ?

Porte-toi bien, mon cher Monceca, & vis content & heureux.

De Genève, ce…

LETTRE LXIX.

Isaac Onis, à Aaron Monceca, caraïte, autrefois rabbin de Constantinople.

Les vents m’ont été si favorables, mon cher Monceca, que je suis arrivé dans neuf jours de Smyrne à Alexandrie. Cette ville, si fameuse autrefois, célèbre par les grands hommes qu’elle a produits, superbe par la magnificence de ses bâtimens, digne enfin de la gloire de son fondateur, n’est plus qu’un amas confus de ruines informes & de colonnes, de chapiteaux, de bases, de morceaux de corniche, &c. Tous ces restes antiques sont épars & renversés, ensevelis en partie dans le sable, ou employés à des usages bien différens de ceux auxquels les anciens habitans les avoient destinés. Les débris