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XXIV


Mille occasions se présentaient, ainsi que le veut l’étonnante ironie du monde, pour créer une cohésion artificielle au groupe désuni par les péripéties du voyage au lac de Côme. C’est ainsi que Mme de Chandoyseau et M. Belvidera, qui n’avaient vu ni l’un ni l’autre l’Isola Madre, ayant exprimé chacun séparément leur intention d’y faire une excursion, on apprit pendant le déjeuner que les barques avaient été retenues de part et d’autre pour l’après-midi.

Dans ces circonstances, il se trouve toujours un M. de Chandoyseau pour s’écrier :

— Quel heureux hasard ! nous ferons route ensemble.

Dompierre avait voulu se soustraire à cette promenade ; mais on savait que lui seul pouvait avoir de ses amis les jardiniers l’autorisation de rester dans l’île après le coucher du soleil, et c’eût été bien peu aimable à lui de refuser son précieux concours. On emportait une collation et des rafraîchissements. C’était une très jolie partie de plaisir. Qu’est-ce qu’il y a de plus agréable qu’un pique-nique entre amis ?

C’était une de ces journées radieuses où l’automne