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DE LADY AUDLEY

raient répondre, et, avant peu, il faudra bien que l’une d’elles m’avoue ce secret. Je vous déclare, milady, que je suis résolu à éclaircir le mystère de la disparition de George Talboys. Croyez-vous donc que des dénégations et des artifices de femme m’écarteront de mon chemin ? Non ! j’amasse petit à petit les preuves du crime, et je ne tarderai pas à les réunir en un faisceau terrible. Croyez-vous que je me laisserai bafouer et que je ne découvrirai pas ce qui me manque ? Non, lady Audley, et je réussirai, car je sais où trouver les renseignements dont j’ai besoin ! Il y a dans Southampton une femme aux cheveux blonds magnifiques, — une femme nommée Plowson, qui est initiée aux secrets du père de la femme de mon ami. J’ai idée qu’elle m’aidera à découvrir l’histoire de la femme enterrée à Ventnor, et je ferai tout pour y parvenir, à moins que…

— À moins que…, quoi ? demanda lady Audley avec empressement.

— À moins que la femme que je veux sauver de la honte et du châtiment n’accepte ma miséricorde, et ne profite de mes avertissements pendant qu’il en est temps encore. »

Milady haussa gracieusement les épaules, et ses beaux yeux bleus lancèrent un regard de défi.

« Il faudrait qu’elle fût bien niaise pour se laisser influencer par de pareilles absurdités, répondit-elle. Vous êtes hypocondriaque, monsieur Audley, et vous avez besoin de camphre, de sel volatil et de lavande rouge. Qu’y a-t-il de plus ridicule que l’idée qui s’est logée dans votre tête ? Vous perdez votre ami George Talboys d’une façon un peu mystérieuse, — ou, pour mieux dire, il plaît à ce monsieur de quitter l’Angleterre, sans vous en prévenir, et vous trouvez cela étonnant ! N’avez-vous pas avoué vous-même que la mort de sa femme l’avait changé ? Il était devenu excentrique et