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adolphe brassard

sont des as. Ce qu’ils savent le manœuvrer leur avio. Oh ! oh ! et ils ne badinent pas ! Des fois, tu sais, entre aviateurs ennemis on se ménage, et, après un échange de coups tapageurs, on s’en va chacun chez soi. Mais ceux-là, là-haut, sont sérieux. Les vois-tu évoluer ? On dirait deux oiseaux gigantesques en colère qui cherchent à se trouer le jabot en claquant du bec. Ah ! mais c’est magnifique ! Qui va l’avoir ; l’aigle teuton ou le coq gaulois ? L’un est plus vigoureux ; l’autre plus agile. Ça se corse ! Je crois que les plumes noires vont se faire arracher avant les plumes dorées. Hum ! avec chacun ses moyens on semble de force égale. Oh ! oh !… Le coq a sacré un maître coup d’éperon à son adversaire ; mais celui-ci riposte de façon magistrale. Ah ben ! diable que ça voltige ! Voilà le coq gaulois sur le dos de l’aigle teuton. Il cherche à l’aplatir. Il le prend de l’aile gauche. Oh ! oh ! un peu de plomb dans l’aile droite ! Ah ! vrai de vrai, qu’il le