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— Peut-être… Mais je ne veux pas vous imposer quoi que ce soit qui pourrait vous contrarier.

Paul s’inclina.

— Soyez assurée qu’il me sera agréable de vous tenir compagnie, Alix, et je vous remercie d’en avoir exprimé le désir.

Comme tout cela était poli, trop poli même ! Le tact de cet homme bien élevé la blessa presque.

— Comprenez, Paul, que je ne veux rien vous imposer, dit-elle distante.

Ce que Paul comprit surtout, c’était qu’Alix voulait définir la ligne de démarcation de leurs relations. Il est de bon ton pour un mari qui doit s’absenter, de passer les moments qui précèdent son départ avec sa femme. Elle avait raison ; aux yeux du monde, il fallait jouer la comédie. N’était-il pas le premier qui avait voulu qu’il en fût ainsi ? Il reprit, s’efforçant de sourire :

— Je resterai d’autant plus volontiers avec vous, que ma course peut se faire en allant à la gare, et que rien ne m’attire en dehors de la maison.

— … Et voyez-vous quelque chose qui puisse vous retenir au-dedans ?

Il eut envie de crier : « Vous ». Il se contenta de dire, galant :

— Oh, certainement, la présence d’une jolie femme…

— Vous me trouvez jolie ?

— Plus que jolie.

Un malaise glissa entre eux.

Elle reprit :