Page:Brassard - Péché d'orgueil, 1935.djvu/162

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 158 —

Alix, la première, trouva des mots assez intéressants pour éloigner la gêne qui s’infiltrait entre eux.

— Les comtés le long du Saguenay sont magnifiques, je le sais pour les avoir visités. Mais le plus bel endroit de la province, à mon point de vue, est la Gaspésie, cette péninsule aussi vieille que le reste du pays, et qui pourtant paraît plus jeune, plus fraîche, plus vivante.

— Vous illustrez bien ce que vous voulez dire, Alix. En effet la Gaspésie est bien l’image d’une jeune fille auprès d’une vieille maman.

— Vous avez trouvé l’expression juste, dit-elle amusée, elle servira aux touristes dans leur tournée gaspésienne.

— Alors, vous croyez que j’ai trouvé l’architecture des mots qui conviennent à votre contrée préférée ?

— Parfaitement.

— Vous pourrez vous en servir lorsque vous rendrez visite à l’endroit de votre choix, l’été prochain.

— Je n’ai pas parlé d’aller à Gaspé, fit-elle surprise.

— Je le sais ; seulement, n’est-il pas logique de penser que vous aimeriez aller voir tous les ans, ce coin de terre qui vous tient au cœur ?

— Vous devez croire que j’accorde mon attention de préférence aux choses inanimées.

— Oh non ! Je vous vois trop bienveillante à l’égard des miens…

— Parlant des vôtres, votre père a téléphoné cette après-midi. Lorsqu’il a su que vous arriviez aujourd’hui, il m’a prié de vous annoncer pour ce soir, entre