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CHAPITRE xiv

Sur le chemin qui les conduisait à la messe de minuit à la chapelle de l’Orphelinat des Sœurs-Grises, Alix et son mari se laissaient envelopper par cette magie noëlliste. Ils étaient plus confiants, puis la nuit était si belle. Dans l’air calme et doux, une neige molle tombait venant des nuages si diaphanes qu’ils ne cachaient pas toutes les étoiles. Les vibrations des cloches appelant les fidèles au lieu saint, en traversant l’atmosphère faisaient parfois voltiger comme des nuées de papillons immaculés, les flocons légers, indécis dans leur chute lente.

Au retour de l’église, Paul et sa femme se rendirent chez Eustache Bordier où un réveillon réunissait tout le monde, y compris tante Marie qu’Étienne s’était empressé d’aller chercher. La bonne vieille avait consenti avec joie à venir vivre auprès de son neveu dans l’appartement meublé que ce dernier venait de louer non loin de la résidence de son cousin.

Et maintenant tante Marie assise sur la même causeuse que tante Eulalie, n’avait d’yeux que pour ce grand garçon, le fils de Gilberte, et sa charmante compagne, qui venaient d’entrer. On s’embrassa, on se fit des souhaits, on échangea des cadeaux, la gaieté était