Page:Brifaut - Le Droit de vie et de mort, 1829.djvu/32

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Du monde policé se briser les liens ;
Tous les maux à la fois remplacer tous les biens.
La guerre promener sur son aile hardie
Le vol, le brigandage et le lâche incendie ;
De la science au loin éteindre les fanaux,
Du commerce inactif dessécher les canaux ;
Et, changeant en déserts les fertiles contrées,
De la propriété bravant les lois sacrées,
Sur les murs des cités, veuves de citoyens,
Effacer tous les droits pour y graver les siens.
Et que devient alors l’admirable système
Qui devant l’équité soumet la force même ?
Que devient le respect du toît, du champ d’autrui,
Hier encor sacrés, violés aujourd’hui ?
Du glaive, dites-vous, tel est le privilège.
D’où le tient-il ? quel Dieu de ce droit sacrilège
L’arma contre les droits acquis au genre humain ?
Quoi ! sitôt qu’il paraît, plus de loi, plus de frein !
Ainsi vous vous jouez de vos propres maximes.
Que de crimes déjà précurseurs du grand crime !
Mais il vient, le voici l’épouvantable instant.
Cent mille hommes sont là, que le trépas attend.
Irai-je retracer ce tableau du carnage ?
Irai-je des humains montrer toute la rage ?