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DE L’ERREUR


CHAPITRE PREMIER

Du problème de l’erreur

Les logiciens et les moralistes se sont souvent occupés des erreurs, les uns pour en déterminer les diverses espèces et dresser la liste des sophismes, les autres pour découvrir dans la variété complexe des sentiments et des passions les influences qui faussent le jugement et expliquer par les entraînements du cœur les égarements de l’esprit.

À côté de ces questions, à coup sûr intéressantes et importantes, il y a place pour un autre problème, à la fois logique et métaphysique. On peut se demander ce que l’erreur est en elle-même, comment elle est possible en des intelligences dont la fonction essentielle semble être de connaître la vérité, comment elle apparaît sous tant de formes diverses, tantôt partielle et comme dissimulée entre plusieurs vérités, tantôt générale et faussant, par la place qu’elle occupe, les vérités mêmes qui l’entourent ; presque toujours si