joyeuse : Allons à l’Hôtel de Ville, criait-elle, elle croyait avoir conquis le monde, elle oubliait même les défaites de la veille. Ce peuple était si convaincu qu’avec la République nous vaincrions la Prusse ; qu’il l’acclamait avec un incomparable transport.
Le chant de la Marseillaise, entonné par cette foule, était si puissant, qu’il aurait réveillé les plus endormis.
Les députés décidèrent qu’on nommerait cinq membres de l’assemblée pour une délégation à l’Hôtel de Ville. M. Garnier-Pagès les accompagna et les introduisit ; MM. Jules Favre, Emmanuel Arago, Ernest Picard, J. Simon, Gambetta s’étaient rendus directement à l’Hôtel de Ville.
M. Thiers avait ajouté quelques mots à la motion de M. Garnier-Pagès, pour inviter l’assemblée à composer avec la nécessité. M. Grévy expose le but de la démarche, et remet à M. Jules Favre le projet de la loi votée.
« Français !
Le peuple a devancé la chambre qui hésitait. Pour
sauver la patrie en danger, il a demandé la République. Il a mis ses représentants, non au pouvoir, mais
au péril.
» La République a vaincu l’invasion en 1792, la République est proclamée.
» La révolution est faite au nom du droit et du salut public. Citoyens, veillez sur la cité qui vous est confiée, demain, vous serez avec l’armée, les vengeurs de la patrie. »
(Suivent les signatures.)