Page:Bronte - La Maitresse d anglais - tome 1.djvu/52

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devais m’installer, Cette question lui fit prendre un, air tout rébarbatif, et, je, l’entendis murmurer que ce n’était pas l’usage pour les passagers de s’installer à bord si longtemps d’avance.

— Je l’ignorais, madame ; mais, puisque je suis à bord, j’y resterai.

Jusqu’ici, les circonstances me trouvaient à leur hauteur, C’était une première victoire remportée sur mon peu de décision naturelle ; maintenant, je n’avais plus à agir jusqu’au port d’Ostende…

La femme aux grands airs était la mère du stewart. Son fils, son vivant, portrait, allait et venait constamment dans la cabine des dames ; toute la nuit ils bavardèrent et se querellèrent. Elle écrivait à son père une lettre dont elle lisait des passages à ce fils, me croyant, sans doute endormie ; car il s’agissait, à l’entendre, de grands secrets de famille. Sa plus jeune sœur, pommée Charlotte, était sur le point de contracter un mariage romanesque, qualifié par elle de mésalliance scandaleuse, ce qui faisait beaucoup rire le stewart, lequel ne se trouvait pas apparemment de si haute lignée.

Au point du jour, la conversation roula sur un autre thème. Les Watson, à ce qu’il paraît, devaient prendre passage pour Ostende ; or, leur présence à bord était un petit coup de