Page:Bronte - La Maitresse d anglais - tome 1.djvu/58

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jeune personne à qui je le fis répéter, m’expliqua que le mot chose, fort en usage parmi les jeunes Françaises et surtout parmi les jeunes Belges, suppléait à toutes les lacunes de la mémoire. Chose, dans la circonstance actuelle, représentait la capitale de la Belgique.

— Aimez-vous la Belgique ? lui demandai-je alors.

— Modérément, répondit-elle. Les Belges n’ont pas l’esprit des Français ; ils sont moins bons valseurs que les Allemands ; mais plusieurs familles anglaises ont fixé leur résidence à Bruxelles.

— Et vous êtes dans un pensionnat ?

— Oui.

— Du premier ordre, sans doute ?

— Ah ! c’est une vilaine prison ; mais je sors tous les dimanches ; je m’inquiète peu des élèves, pas davantage des sous-maîtresses, et j’envoie les professeurs au diable. Je ne dirais pas cela en anglais,’mais en français il est de très-bon ton d’envoyer au diable qui nous déplaît. Vous riez encore ?

— Je ris de ce que je pense.

— Que pensez-vous ?

Et, sans attendre ma réponse, elle ajouta :

— Vous ne m’avez pas encore dit où vous alliez.

— À Ostende, d’abord, puis où la destinée