Page:Bronte - La Maitresse d anglais - tome 1.djvu/79

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Soyez certaine, madame, lui dis-je, que si vous vous assurez immédiatement mes services, vos intérêts n’en souffriront pas. Vous trouverez en moi une femme qui mettra tout son amour-propre à s’acquitter de ce que vous ferez pour elle. Je lis à peine la langue du pays ; je ne connais personne à Bruxelles ; je me suis perdue dans les rues ; la Providence m’a ouvert votre maison comme un port ; je ne saurais ou trouver un logement cette nuit.

— Je comprends votre embarras, reprit madame Beck. Mais vous êtes-vous, au moins, munie de recommandations ? Avez-vous des papiers ?

— Aucun.

— Et votre bagage ?

— Il arrivera demain.

Ce retard d’un bagage qui devait être si léger lui parut probablement louche, car elle réfléchit plus profondément encore. En ce moment, on entendit dans le vestibule les pas d’un homme qui gagnait la porte extérieure.

— Qui va là ? demanda madame Beck.

— C’est M. Paul, répondit la sous-maîtresse. Il est venu ce soir donner une leçon extraordinaire à la première classe.

— Cela ne pouvait mieux tomber. Appelez-le vite.

La sous-maîtresse courut après M. Paul et