Page:Bru - De l’indigestion chez les grands ruminants.djvu/33

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maigrissent rapidement, leur poil se pique, leurs yeux s’enfoncent dans les orbites, et si cet état pathologique se prolonge plus de huit ou dix jours, si la rumination n’est pas bientôt reprise, il y a complication d’inflammation de la muqueuse des estomacs, quelquefois du péritoine, ce qui achève de conduire les animaux au marasme et à la mort.

Il faut dire cependant que l’indigestion avec surcharge se termine généralement par la guérison lorsque la rumination a pu être reprise. Dans certains cas, cette fonction a pu rester suspendue pendant quinze à dix-huit jours sans que la mort ait été la conséquence d’un arrêt si prolongé du fonctionnement du rumen.

L’indigestion du rumen avec surcharge alimentaire est une maladie grave à cause de la difficulté du vomissement chez les ruminants ; néanmoins cette gravité est atténuée par la facilité avec laquelle on peut extraire du rumen les matières qui le surchargent.

III. Indigestion du feuillet. — Si l’indigestion du feuillet est essentielle, c’est-à-dire qu’elle débute en l’absence de toute autre affection, les animaux refusent d’abord les aliments, ils s’éloignent de la crèche, et s’ils ruminent, ce n’est qu’à de rares intervalles et méfie avec assez de difficulté ; ils ont aussi de légères coliques. Le rumen n’est pas surrempli d’aliments, mais la masse qu’il renferme est un peu dure, pâteuse, et conserve l’impression des doigts ; il y a quelquefois un peu de météorisme et un peu de constipation, néanmoins les excréments sont encore peu modifiés.

Après être restée deux ou trois jours dans cet état, la maladie