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Sur les femelles pleines, dit Zundel, on trouve des cotylédons détachés de l’utérus et plus ou moins de sang répandu entre cet organe et le chorion. La congestion est en effet toujours plus forte dans le train postérieur, à cause de la compression exercée par le rumen sur la veine cave postérieure.

La caillette, l’intestin et le péritoine présentent aussi des signes d’inflammation.

III. Indigestion du feuillet. — Sur le cadavre des animaux qui ont succombé à l’indigestion du feuillet on constate que ce compartiment gastrique est très volumineux, très dur et rempli d’aliments secs disposés entre ses lames nombreuses sous forme de plaques sèches et cassantes. Ces sortes de tablettes sont souvent formées de fourrages incomplètement divisés ; ceux-ci, arrivés directement dans le feuillet sans avoir par conséquent subi la mastication mérycique, sont souvent la cause provocatrice de l’affection. L’épithélium du troisième estomac adhère dans presque toute son étendue aux tablettes alimentaires et se trouve détaché de la muqueuse qui, ainsi dépouillée, présente une coloration d’un rouge assez vif et des érosions plus ou moins vastes.

Ces lésions du feuillet s’observent encore à la suite des maladies où il y a eu arrêt prolongé de la rumination, et principalement lorsque la mort résulte d’affections fébriles, telles que le charbon, le typhus, la fièvre vitulaire, etc.

Dans le rumen on trouve une masse alimentaire condensée en une sorte de pelote entourée de liquides et répandant une odeur qui indique un commencement de fermentation putride.